Découvrez le parcours de Grégory Fister, sa formation, son expérience européenne et française, ses réalisations, ses méthodes de travail et la façon dont il envisage son rôle de maître d'ouvrages.
Né au tout début des années 70, j’ai passé mon enfance jusqu’a mon adolescence dans l’atelier de deux diplômés des beaux arts de Lyon : mon père, tout jeune diplômé en architecture et décoration d’intérieur a terminé ses études en remportant les premiers prix de sculpture et peinture de Rome, ce qui lui a value une bourse afin d’y partir poursuivre sa carrière, ce qu’il ne fera qu’un court instant, pour revenir à Lyon épouser ma mère et former un duo professionnel, dont chaque membre, après beaucoup de difficultés, récoltera une dizaine d’années plus tard les fruits de son talent respectif et de son travail.
J’ai donc été très tôt imprégné du monde de l’architecture et de la décoration.
Souvent d’ailleurs, aux entrepreneurs qui, aguerris ou non, ont parfois l’habitude de vanter leur passé et leur longue expérience dans le métier pour vous impressionner, je réponds que j’ai fait mes premières réunions de chantier en poussette.
Ce sont, je le conçois, des discussions très puériles mais mon métier parfois m’impose également de jouer à ce jeu, car dans « maîtrise d’oeuvre » il y a le mot « maîtrise », ce qui à mon sens signifie tenir le gouvernail, contrôler un projet, sa mise en œuvre et sa réalisation, mais qui bien souvent est interprété par l’ego de beaucoup de professionnels, voire clients, comme être le maître … ce qui n’est sensiblement pas la même chose et surtout pas mon cas, et bien souvent seuls les architectes diplômés d’État et actifs reconnaissent pleinement ma fonction.
C’est là certainement un de mes points forts, car en plus d’avoir été initié par mes parents au travail dit cérébrale et créatif de la profession, j’ai également commencé assez jeune à suivre mon père sur ses chantiers, à exécuter les finitions en peinture, à l’aider quand il faisait des fresques ou des trompes l’oeil ….. : car il est à noter qu’à cette époque l’on entrait au Beaux-Arts par vocation et en sachant déjà faire beaucoup de choses — mon père par exemple dessinait comme un adulte aguerri à 7 ans et était un bricoleur ingénieux à son adolescence, donc comme beaucoup d’architectes de cette époque et d’avant même, il savait mettre la main à la pâte et trouver des solutions techniques, ce qui créait une relation de respect naturelle de la part des entreprises.
J’ai ainsi participé à la restauration d’églises, de fermes, et par la suite et après être reconnu comme maçon professionnel appelé en Espagne « officier de première catégorie », ai participé à la construction des plus grandes tours de Bilbao, ce qui a aussi a été une formation importante car ce faisant je m’initiai la construction moderne, bien différente de la rénovation ou restauration de bâtiment.
Le travail, dans la construction moderne, se concentre en effet parfois davantage sur la quantité que sur la qualité que l’on privilégie en rénovation.
Pour ne donner qu’un exemple, en carrelage pour un immeuble de 32 étages et 175 salles de bains souvent toutes identiques on trouvera 7 ou 8 carreleurs ou maçons, donc le but est de travailler vite et correctement plutôt que bien ou très bien.
Cette expérience m’a permis de me perfectionner dans les gestes, dans l’efficacité de la mise en oeuvre, ainsi que dans le traçage des plans sur le terrain.
Elle m’a également permis de comprendre le fonctionnement d’un bâtiment, lequel, pour vivre, a besoin des mêmes organes qu’un être vivant : il a un squelette pour se maintenir, il a besoin de poumons pour respirer, tout le système d’eau peut être interprété comme ses artères et l’électricité comme sont système nerveux. Ensuite il faut l’habiller bien entendu, en fonction de sa situation.
Tout comme un chef d’orchestre ou un réalisateur de films, je ne suis pas là pour apprendre aux musiciens ou aux acteurs à faire leur métier, mais plutôt afin de les aider à le faire sereinement et à respecter le compositeur ou le scénariste de l’oeuvre.
Moi qui aime à comparer l’architecture à la musique classique donne souvent pour exemple le fait qu’il n’y a eu qu’un grand compositeur de musique classique capable d’être aussi un grand chef d’orchestre et celui-ci n’était autre que Beethoven.
Je dois reconnaître que j’ai croisé beaucoup de Beethoven dans ma profession, et ce sont souvent a 100% des non diplômés d’État.
Je n’ai rien contre cela …tout le monde doit vivre et se réaliser, mais ma démarche philosophique est totalement différente, j’ai toujours privilégié le terrain et ai gagné mon diplôme « au combat », en ayant toujours un respect pour l’état majeur, à savoir l’architecte DPLG.
Par la suite, à l’âge de 19 ans et alors que je savais déjà enduire et peindre avec différentes techniques, j’ai quitté la France pour l’Angleterre oû j’ai exercé entre autres comme peintre- décorateur, et, Londres aimant les couleurs, j’ai pu continuer à apprendre tout en divertissant mes compétences.
Après 5 ans passés outre-manche j’ai entrepris une nouvelle aventure en Espagne, au nord ouest de celle-ci, dans la région appelée Cantabria.
Mais la peinture là-bas était considérée comme un métier secondaire de la construction et j’ai dû apprendre à développer mes compétences en maçonnerie traditionnelle en entreprenant un compagnonnage auprès des meilleurs maçons de la région.
A noter que dans cette région nous étions considérés maçon que dès lors que nous étions capable de construire sur la base d’un plan notre propre maison.
J’ai eu la chance de passer quatre années aux côtés de vrais maîtres en la matière, d’excellents professeurs qui se sont employés de me donner un maximum d’armes pour pouvoir progresser dans un pays où l’exigence est double quand vous n’êtes pas des leurs.
J’ai appris à ce moment là les bases de la maçonnerie traditionnelle, telles que fabriquer mon propre niveau et mon propre fil à plomb et savoir m’en servir, manier le ciment, les briques ou parpaings de toutes sortes, le plâtre, le carrelage et la menuiserie.
Après plusieurs années, je décidai de tourner vers rénovation d’intérieur, d’une part parce que dans la construction j’ai été témoin de trop d’accidents, parfois mortels, et que je ne voulais pas figurer sur cette triste liste mais également parce je me suis finalement rendu compte que je préférais les complications de la rénovation et de la restauration, que cette dernière me parait plus intéressante et peut-être aussi parce que je me sens plus proche de l’artisanat.
Il est beaucoup plus facile de faire du neuf en démarrant de zéro que d’essayer de faire du neuf avec du vieux : les compétences requises dans le second cas sont —à mon avis— autant techniques qu'artistiques, car il faut parfois savoir aussi ne contenter que l’oeil et déceler quand le mieux est l’ennemi du bien.
Si dans « le neuf » l’une des difficultés à surmonter est celle qui consiste à bâtir une âme en même temps qu’un bâtiment … avec « l’ancien » c’est différent : si l’on a bien travaillé dans le sens de l’existant, une fois la rénovation achevée il y a tout de suite une âme.
C’est donc après ces presque vingt années d’expériences européennes aussi enrichissantes les unes que les autres que je regagnai Paris en 2008 oû j’ai créé une société et réalisé tout ce que vous voyez sur ce site … .
Tout ce qui y figure a été élaboré par mes clients que moi même j’aide à concevoir leur appartement en leur apportant mon expérience, parfois avec l’aide de ma mère qu’il m’arrive de mettre en avant auprès de mes clients notamment pour ses réels compétences en tant que coloriste — qui est un métier également … car choisir une, deux ou trois couleurs c’est facile … mais les rendre harmonieuses entre elles en y ajoutant les rideaux, les dessus de lit, les nappes, canapés, etc, c’est plus compliqué.
Je tiens à préciser que dans la quasi totalité des photos présentées sur ce site la plupart des menuiserie décoratives, les peintures, ainsi que les carrelages ou marbres ont été réalisés par moi-même, en plus du suivi ou de la maîtrise d’oeuvre.